INCIPIT, les premiers mots d'un nouveau chapitre pour la littérature française
Plaidoyer pour une littérature en mouvement
Incipit - Nom Masculin, Invariable. Du latin incipit, “il commence”. Premier mot d’un manuscrit, d’un ouvrage.
Au début des années 50, le cinéma français est gouverné par de vieux réalisateurs installés, sûrs de leur art et engoncés dans une sorte d'académisme. Mais un magazine d’avant-garde, Les Cahiers du Cinéma, sert de tribune artistique et surtout de laboratoire à certains jeunes critiques comme François Truffaut, Jean-Luc Godard, Éric Rohmer et Jacques Rivette, qui se rêvent en cinéastes. Des critiques qui allaient bientôt s’emparer de la caméra pour bousculer les traditions et mettre à mal certains codes archaïques de leur art.
A son tour, INCIPIT se propose de devenir la tribune et le laboratoire d’une nouvelle vague littéraire. Le début d’un nouveau chapitre pour le roman français. Depuis plusieurs années déjà, une jeune génération de romanciers, de poètes, d’écrivains du réel fait résonner avec force sa voix innovante et engagée, et secoue sans ménagement la Belle au bois dormant qu’était en passe de devenir la littérature française.
Déstructurer et distordre la langue, déconstruire le genre, briser les carcans sexuels, changer les représentations raciales et sociales, dépoussiérer les genres littéraires, décloisonner la littérature et la confronter aux autres formes artistiques : autant d’engagements qui animent la relève du roman et que notre newsletter souhaite aujourd’hui mettre en avant. Pas assez représentée et entendue dans les médias alors même qu’elle représente l’avenir de la littérature française, elle aura toute la place qu’elle mérite dans nos pages.
Chaque mois notre newsletter mettra à l’honneur un jeune écrivain ou une jeune écrivaine à travers un portrait, une critique, une tribune libre. Mais INCIPIT fera également le pari du dialogue entre les générations. C’est pourquoi en plus de mettre un coup de projecteur sur les jeunes écrivains qui façonnent la littérature française de demain, nous souhaitons les faire rencontrer des écrivains plus installés qui ont fait l’épreuve du temps, du succès et des désillusions, qui ont pu au fil des livres affûter leur plume pour parfaire leur vision. Des écrivains qui s’intéressent à la même matière littéraire, au même genre mais qui s’en emparent autrement. Confronter deux écrivains, c’est faire dialoguer deux façons d’écrire, c’est faire se rencontrer deux manières d’appréhender le monde. Il y aura des points communs mais surtout des désaccords, il y aura surtout le signe d’un art en mouvement, au-devant du monde.
J’espère que vous apprécierez l’aventure et qu’elle vous donnera le goût de la lecture.
Léonard Desbrières
Journaliste littéraire et critique pour Le Parisien, LiRE Magazine Littéraire, Konbini ou GQ, passé par La Grande Librairie, je m'intéresse à l'émergence des nouvelles voix romanesques qui incarneront la littérature de demain.